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21/09/2009

Environnement, énergie, effet de serre et santé

Du temps de l’’Europe des 15, nous consommions 1 700 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) par an, c’est à dire l’équivalent de 20 travailleurs invisibles pédalant 24 h sur 24 en développant 100 watts (un cycliste à 20 km/heure) au service de chaque habitant, et cette consommation continue à croître à cause surtout des transports et de l’habitat.

Sur ces 1 700 millions, 600 millions sont fournis par le pétrole.


A cette date, l’Europe disposait de 65 milliards de TEP de réserve, essentiellement sous forme de charbon pour 58 milliards, et sous forme de pétrole pour 2, 5 milliards.

Elle avait donc 38 ans d’énergie devant elle et 4 ans de pétrole.

L’élargissement de l’Europe a augmenté les dépenses énergétiques, et on conçoit donc bien l’urgence dans laquelle nous sommes de trouver des solutions, d’autant que celles-ci nous amèneraient à rejeter moins de gaz à effet de serre et placeraient l’Europe en modèle pour les autres pays développés aussi bien qu’en voie de développement.

Comme nous allons le voir les trois principales solutions à mettre en œuvre, simples, immédiatement applicables, très peu coûteuses, parfaitement au point et créatrices d’emplois de proximité s’appellent :

  • Propulsion humaine avec ou sans assistance
  • Logement à basse énergie grâce au solaire thermique, à la ventilation double flux, et à un peu de biomasse en appoint
  • Aliments issus de l’agriculture durable ou de l’agriculture biologique et produits le plus localement possible

 

Une réflexion sur la médecine préventive, telle qu’elle devrait être promue par les médecins, ne peut se faire sans tenir compte des contraintes énergétiques et des contraintes sur le réchauffement climatique auxquelles le principe de réalité devraient sans cesse nous ramener.

 

La consommation d’énergie en France

Pour fixer les idées de manière très approximatives mais facile à mémoriser il suffit de retenir qu’en France :

- ¼ des émissions de gaz à effet de serre et de l’énergie consommée sont liés aux transports

- ¼ à l’habitat

- ¼ à l’industrie

- ¼ à se nourrir

La consommation d’énergie primaire est de 270 millions de tonnes équivalent pétrole par an ( à peu près 10 l / jour / personne) et 160 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) d’énergie finale, ce qui attire immédiatement notre attention sur les 110 millions perdus en raffinage, transport dans les lignes électriques et contraintes thermodynamiques.

 

Que pouvons-nous faire ?

Le citoyen de base et le médecin peuvent agir immédiatement à trois niveaux :

 

  • L’habitat

On sait parfaitement construire ou rénover des maisons, dites passives ou à basse énergie, qui consomment sur l’année l’équivalent de 3 litres de fuel par mètre carré et par an dans un cas et entre 3 et 7 litres dans l’autre cas (actuellement la moyenne est de 22 l /m2 /an). Ces maisons peuvent facilement tirer leur énergie de systèmes ne rejetant aucun gaz à effet de serre, puisque sous nos latitudes chaque m2 de surface au sol reçoit sous forme de rayonnement solaire l’équivalent de 100 l de fuel par an dont l’équivalent de 50 l par m2 peuvent être récupérés avec un simple capteur thermique plat coûtant, hors taxe, sortit d’usine, non posé 300 € / m2. Couplé à une ventilation double flux moderne le besoin d’énergie fossile devient rapidement très minime, tout ceci pour un surcoût de 10 % facilement amortissable en quelques années du fait des économies réalisées sur gaz, fuel ou électricité.

Une bonne approche de ce qui peut être réalisé se trouve sur le site du décathlon solaire (solar decathlon sur google). Le décathlon solaire est un concours international d’architecture qui a lieu tous les deux ans aux USA, et qui récompense les meilleures maisons autonomes devant de surcroît produire l’énergie non polluante permettant à leurs habitants d’assurer leurs déplacements.

 

  • Les transports

Ils consomment 50 millions de tonnes de pétrole par an, la moitié de cette consommation ayant lieu en ville pour des trajets inférieur à 5 km qui se font en moyenne à 17.km/h et donc facilement substituables par de la marche à pied, du vélo, du vélo électrique, des vélomobiles (voir vélomobiles sur internet) ou des véhicules électrique type City-el ou Twike (voir sur Internet).

Actuellement, un humain a le droit d’émettre 400 kg de carbone par an provenant d’énergies fossiles s’il ne veut pas être cause d’un accroissement de l’effet de serre. Or, le petit Français émet déjà ces 400 kg simplement pour aller à l’école en voiture ou en bus quand en Hollande, 95 % des enfants vont à l’école à pied ou à vélo, (ce qui fait par ailleurs qu’ils n’ont pas d’épidémie d’obésité).

La mise en place de plans de déplacement d’école à pied ou à vélo serait donc un bon moyen pour lutter contre l’effet de serre, réduire les dépendances énergétiques, préserver les énergies fossiles, lutter contre l’obésité et contribuer à diminuer les dépenses de santé.

Les carburants qui resteraient nécessaires au fonctionnement de l’économie pourraient dès lors être des biocarburants puisque selon le groupe agriculture de la mission interministérielle pour l’effet de serre, présidée par Henri-Hervé Bichat, il faudrait 5 à 6 millions d’hectares pour produire 22 millions de tonnes équivalent pétrole de biocarburants sans impact sur l’effet de serre.

Sachant que la France dispose de 30 millions d’hectares cela signifierait réserver le sixième de la surface agricole aux biocarburants.

 

  • L’alimentation

75 % des surfaces agricoles sont dévolues à la production de viande avec un rendement de 10 %. Il faut 100 unités d’énergie contenue dans les plantes pour donner 10 unités d’énergie sous forme de viande pour le bœuf et le mouton (porc et volailles ont des rendements 3 fois meilleurs).

Si nous voulons continuer à nous déplacer, sans impact sur le climat , il faut donc manger moins de viande, de meilleure qualité, produite localement, et davantage de fruits et de légumes produits localement.

Les nourritures agro industrielles usuelles ont une efficacité énergétique de 0,10. C’est à dire qu’il faut l’équivalent de 10 calories d’énergie fossible pour arriver à mettre une calorie dans la bouche d’un humain, alors que lorsque nous mangeons les légumes de notre potager ou d’un maraîcher exerçant près de chez nous, l’efficacité énergétique est de 4 c’est à dire qu’une calorie n’aura demandé que l’équivalent de 0,25 calorie en amont.

 

---> La différence entre les deux filières est de 40, ce qui fait que tous calculs faits, un cycliste roulant à 15 km/h et mangeant les nourritures industrielles usuelles consomme 3,2 l d’équivalent pétrole aux 100 km, un marcheur consommant environ 3 fois plus cela met le marcheur à 9,6 l aux 100 kms.

  • Celui qui mangera des légumes de proximité consommera 40 fois moins soit donc 0,08 litres d’équivalent pétrole aux 100 kms et le marcheur 0,24 litres.

La marche et le vélo, seuls modes de déplacement fonctionnant entièrement aux énergies renouvelables, sans impact sur l’effet de serre et n’utilisant que des biocarburants, doivent retrouver la place qu’ils n’auraient jamais dû perdre.

 

Rappelons pour fixer les idées qu’avec 100 g de gruyère ou 100 g de pâtes on fait 16 km à 16 km / h à vélo sans impact sur l’effet de serre et sans pollution locale ni chimique ni sonore, quand il faudrait en ville 1000 g de carburant fossile ce qui, de surcroît génèrera de la sédentarité.

 

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