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22/08/2009

Effets de l’activité physique sur les dépenses de santé (2)

La preuve par les chiffres


1) Le cas des statines (médicaments qui soignent le cholestérol)

On dépense actuellement pour un milliard d’euros par an pour les statines, alors qu’avec une reprise d’activité physique et correction des erreurs diététiques de base, on pourrait de façon très minimaliste n’en dépenser que la moitié, soit 500 millions d'euros.

 

2) Le diabète de type II ou diabète non insulino dépendant

Il y a actuellement en France 1,1 millions de patients qui coûtent chacun 4.000 euros par an en soins directs, soient donc au total 4,4 milliards d’euros par an. Si on ne fait rien, le nombre de patients va doubler dans les 5 à 10 ans.

La perte de 5 kg, une petite diminution des lipides dans l’alimentation, une petite augmentation des fibres dans l’alimentation, une diminution modeste du tour de taille, et une reprise de l’activité physique peuvent au minimum diviser par deux les dépenses et empêcher que ne survienne le doublement des cas. Nous avons donc économisé 2 milliards d’euros. En réalité avec suffisamment d’activité physique, le risque est diminué de 80%.

 

3) La dégénérescence moculaire liée à l’âge (DMLA)

La DMLA est une maladie qui frappe 1,2 millions de personnes et devrait bientôt en toucher 2 millions. Elle coûte actuellement 3.400 euros par an par patient et les études montrent que l’activité physique réduit le risque de DMLA de 80%. Si on suppose 30.000 nouveaux cas par an, avec 3.400 € de traitement, on aurait 100 millions d’€, dont 80 % pourraient être évités soient 80 millions d’euros.

 

4) La maladie d’Alzheimer

Elle atteint 165.000 nouveaux patients par an, coûte 4,5 milliards d’€/an. Le risque d’Alzheimer est réduit de 40 % chez les actifs. Il y a donc là une économie potentielle de 1,8 milliards d'euros.

 

5) Parkinson

80.000 cas qui coûtent 6.000 €/an, soit 480 millions d’euros. L’activité physique réduit le risque de parkinson de 40 %, cela ferait donc 190 millions d'euros d’économies.

 

6) Obésité

6 millions d’obèse. 23 millions en surpoids. C'est-à-dire, la moitié de la population. L’obèse coûte deux fois plus en soins que le sujet de poids normal. L’obésité coûterait 3,3 milliards d’euros par an. L’activité physique permet d’obtenir une réduction de 80 % du risque soit 2,6 milliards d’euros d’économies potentielles.

 

7) Troubles mentaux

Dépression : 3 millions de personnes et 2 milliards d’euros de dépenses au minimum. L’activité physique réduit le risque de dépression  et on aurait donc 600 millions d'euros d’économies potentielles.

Sur l’anxiété et les troubles du sommeil, on sait que l’activité physique a un rôle très bénéfique. Actuellement on dépense 1,7 €/habitant pour les anxiolytiques et les hypnotiques (Pays bas : 0,56€/habitant/an ; Allemagne : 0,41€/habitant/an). Une division par deux grâce à l’activité physique semble réaliste, ce qui signifierait une économie de 51 millions d’euros sur ce seul poste.

 

8) Appareil circulatoire

Les maladies de l’appareil circulatoire coûtent environ 10% des 200 milliards de dépenses de santé, soient donc 20 milliards d’euros. On peut escompter d’après les études une division par deux des pathologies chez les actifs, cela ferait par tranche de 10 millions de personnes remises à l’activité physique une économie d’environ 2 milliards d’euros et pour 30 millions, 7,2 milliards d’euros.

 

9) Cancers

Les cancers coûtent actuellement environ 10 milliards d’euros par an. Si nous faisons l’hypothèse d’une réduction globale du risque de 25 % chez les actifs on peut envisager une économie de 500 millions d’euros par tranche de 10 millions de personnes remises à l’activité physique, soient donc pour 36 millions, 1,8 milliards d’euros.

 

10) Ostéo-articulaire

Nous avons retenu pour cette catégorie les seules dorsolombalgies banales et fait l’hypothèse que l’activité physique pourrait les diminuer d’1/3. Elles représentent environ 2,4 milliards d’euros par an. On peut donc escompter une économie de 150 millions par tranche de 10 millions de personnes ramenées à l’activité physique, soient donc pour 36 millions de sédentaires, 540 millions d’euros.

 

11) Maladies respiratoires infectieuses et infections diverses banales

En prenant comme hypothèse le fait que les actifs ont une diminution du risque de petite infection banale de 65 % par rapport aux inactifs et en supposant de façon très minimaliste des dépenses de 2 milliards par an pour les infections banales, on aurait une économie de 500 millions par tranche de 10 millions remis à l’activité physique et donc pour 36 millions d’habitants 1,8 milliards d’euros.

 


EN RÉSUMÉ

 

L’addition des économies réalisées à partir de ces petits calculs de coin de table donnent environ 17 milliards d'euros économisés en remettant à l’activité physique les 36 millions de sédentaires (on ne prend pas les économies sur l’obésité car elles sont déjà ventilées dans les autres pathologies).

 

D’après une étude danoise d’Anderson publiée en 2000 dans les Archives of internal medicine, si on infère du fait qu’il y a réduction de mortalité de 40 %, une diminution des dépenses de santé de 40 % chez ceux qui vont simplement à vélo au travail, par rapport aux sédentaire. L’étude publiée en 2008 par le CNAPS conclut à 250 euros par an d’économies chez les physiquement actifs versus les sédentaires. Ce qui ferait environ 10 milliards d’euros si on remettait à l’activité physique les 30 millions de sédentaires. On aurait pour chaque tranche de 10 millions de sédentaires remis à l’activité physique sur les 36 millions de sédentaires une économie de 1.200 €/an, puisque nous avons actuellement 3.000 € de dépenses de santé par an en moyenne, par personne, multipliées par 10 millions : cela donnerait 12 milliards d’euros et pour 36 millions de sédentaires 43 milliards d’euros.

 

D’après l’étude de l’ATE (Association transport et environnement) qui se base sur des expertises norvégiennes et britanniques l’activité physique régulière permettrait d’économiser 1.000 euros par an par habitant, dont 200 euros pour le cardio-vasculaire seul. Cela ferait donc 10 milliards d’euros par tranche de 10 millions remis à l’activité physique et pour 36 millions de sédentaires, 36 milliards d’€.

 

CONCLUSION

Comme on le sait, les estimations d’économies à attendre, à l’équilibre, d’une remise à l’activité physique généralisée vont de 10 à 43 milliards d’euros.

Si on suppose que la plus grande part de cette remise à l’activité physique provient du remplacement des temps de transport par des temps d’activité physique, on peut s’attendre à une deuxième vague d’effets bénéfiques sur la santé par la dépollution atmosphérique, par la diminution du bruit et par la diminution des accidents de la circulation obtenues.

On pourrait conjecturer, toutes choses égales par ailleurs, globalement 50 milliards d’euros d’économies à terme.

 

Ainsi donc 1 euro investi en infrastructures favorables aux transports actifs

rapporterait environ entre 150 et 30 euros toutes les années suivantes.

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